vendredi 21 août 2009

LES CONTES DE YOLLANDE

Tout à découvrir et à fer


18*
Ah oui, le plus fort et le plus SEXÉ! À onze mois, je me sens un homme; un vrai, malgré l'affront que je viens de subir. Je décide donc de retourner au lac mais beaucoup plus prudent cette fois-ci. Je me débarrasse de toute cette croûte de boue qui me colle à la peau, et je m'avance dans l'eau jusqu'au cou et me rinçe ensuite avec grand plaisir tellement l'eau est bonne. Quand je sors de l'eau; que j'appelle maintenant (mon bain de jouvence), je m'ébroue un long moment pour m'assécher et le vent fait le reste. Ma queue et ma crinière sont superbes comme si elles étaient gonflées au (Flecy); un vrai assouplisseur. Non loin de moi, y a un endroit du lac où l'eau est si claire qu'on dirait un miroir. Je m'y rends et penche la tête pour voir l'image que me renvoie cette surface d'eau. Une beauté je vous dis; l'élégance, la force et un sex-appeal réunis dans un même corps. Faut le voir pour le croire; Ceci dit en toute modestie. Je suis devenu le plus beau et le plus fort comme disait maman y a pas si longtemps: Me voilà devenu le King, le roi de tous les chevaux. Me voilà moi, Appolon le Magnifique. Je ne peux détacher les yeux de cette splendide image quand j'entends; Alerte à tous, Alerte à tous......
J'entends le troupeau qui reprend en choeur la même phrase et aussi la voix de Grand-mère Gamelle. Alerte à tous, les gros taons arrivent, les gros taons sont là. Tous les chevaux s'engagent dans une course folle pour échapper aux plus forts des prédateurs; L`homme et ses taons volants. Les milliers de sabots qui frappent le sol, font un bruit assourdissant mais n'arrivent pas à couvrir le vacarme d'enfer de ces engins venus du ciel. Je suis sous le choc et je n'arrive pas à bouger un seul sabot, encore moins choisir entre toutes ces idées qui se bousculent dans ma tête. M'enfoncer dans l,eau et ainsi échapper aux regards des hommes, joindre le troupeau et me réfugier au centre comme me l'a conseillé maman, ou resté planté là comme le dindon de la farce. Un seul cri arrive à sortir de ma gueule; Maman, Maman, M- a- m- a- n. Aucune réponse à mes cris si ce n'est celles de Lulu et de Gripette. Lulu crie de toutes ses forces; sors de là vite Appolon, ils vont t'attrapper, fait pas l'idiot. Dans sa voix et dans ses yeux, se lisait la peur mais c'est celle de Grippette qui me fait réellement réagir.
Ne compte pas sur nous autres pour te sortir du pétrin une autre fois. Personne ne risquera sa vie pour toi ni pour personne aujourd'hui. Surtout pas pour quelqu'un qui se targue d'être un homme mais qui se conduit plutôt comme un môme. Elles continuent leur route et me laissent planté là comme une âme en peine. Je vois venir un cavalier sur sa monture et rendu à ma hauteur, un sifflement à mes oreilles se fait entendre et aussitôt, une chose inconnue s'abat sur mon cou.
Sûrement une voix d'homme que j'entends....

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